La crise du recrutement des enseignants, les suppressions de postes ont, notamment pour conséquences, de « tendre » les mutations et de dégrader nos conditions de travail en lien avec les réformes successives dans l’Éducation nationale.
Ces tensions font naitre de la rancœur à l’encontre des enseignants non titulaires et génèrent des idées reçues qu’il convient de dénoncer.
Les non-titulaires n’ont pas de diplômes et d’expérience : faux !
Les enseignants contractuels sont recrutés au niveau académique par le biais d’un entretien individuel avec un inspecteur. Le seul critère est celui du niveau de diplôme minimum, le même que celui exigé pour se présenter aux concours internes.
Beaucoup d’enseignant non titulaire se tournent vers l’enseignement après plusieurs années d’activité professionnelle dans le privé et vont enseigner une discipline en lien avec leur diplôme et leurs expériences professionnelles.
Les non-titulaires ne sont pas formés : vrai !
Les collègues ne bénéficient la plupart du temps d’aucune formation, tutorat ou accompagnement pour s’adapter au nouvel emploie. Il découvre souvent les classes et les attendus la veille, voir le jour même.
Ils dépensent beaucoup d’énergie en dehors des heures de cours pour se former généralement via les réseaux numériques. Parfois, il bénéficie de la solidarité de collègues plus expérimentés.
Les non-titulaires sont mieux payés : faux !
Le néo-contractuel comme le néo-titulaire bénéficie d’une entrée de carrière plus favorable en termes de salaire.
Mais malgré la prime grenelle et la valorisation de l’expérience professionnelle mise en place pour attirer de nouveaux candidats avec le niveau de diplôme requis, les collègues précaires sont bloqués dans des grilles de rémunération moins favorable. C’est alors le recours aux heures supplémentaires qu’il est difficile de refuser pour ne pas contrarier le renouvellement de contrat qui s’impose.
Les non-titulaires sont mieux traités : faux !
Qu’ils∙elles soient en CDD ou en CDI, n’étant pas des fonctionnaires, les contractuels∙ sont des personnels “licenciables” ; quand les postes viennent à manquer ou s’ils∙elles refusent une affectation, ces enseignants s’exposent à une rupture de contrat.
Ils sont également à la merci de l’évaluation des chefs de services et corps d’inspection pour un éventuel renouvellement de contrat. Lorsque son contrat à durée déterminée s’arrête, le versement de son salaire aussi. Sans affectation, jusqu’au prochain contrat (ou pas), c’est direction France Travail en espérant l’ouverture de droit au versement d’une allocation de retour vers l’emploi (ARE), si l’administration fournie à temps les attestations nécessaires.
La mise en concurrence des personnels et la casse du statut de fonctionnaire est une stratégie assumée par ceux qui mettent en place la casse du service public de l’éducation.
Ne tombons pas dans le piège de la division et organisons-nous ensemble pour résister et défendre nos droits.