Pour justifier l’abandon du régime spécial des directions d’écoles, le ministère de l’Éducation nationale invoque une rupture d’égalité entre Paris et les autres départements. Il en est une qu’il soutient sans scrupules : la rupture d’égalité entre l’enseignement privé et l’enseignement public, avec en toile de fond le sempiternel dénigrement des services publics et de leurs personnels.
Pied de nez, les dignitaires n’ont eux-mêmes jamais fréquenté d’institutions publiques et n’en ont qu’une vague idée.
La convention encadrant le régime des décharges de directions d’écoles, passée entre la Ville et le ministère en 1982, constitue une exception inscrite dans le principe d’égalité des services publics. Elle est de mise quand la finalité du service le justifie, ce qui est largement le cas à Paris où les directions doivent composer quotidiennement avec un nombre élevé d’interlocuteurs tels que la DASCO, la CASPE, la Ville… Elle doit donc être maintenue compte tenu des spécificités académiques.
En plus de la menace qui plane sur ces décharges, l’académie de Paris est gravement lésée par le Budget 2025 avec les 198 fermetures de classes prévues pour le public, auxquelles il faut ajouter les 280 des deux dernières années. L’abandon des décharges de direction aggraverait la situation pour tous avec des dysfonctionnements en cascade en perspective, tant au quotidien dans les écoles que lors du mouvement intra-départemental puisque que davantage de professeurs seront contraints de participer aux mutations.
À l’abri d’une telle cure d’austérité et financé à 75%, le privé doit être re-nationalisé.
Mar 14 2025