Emmanuel Macron semble un fan du Guépard de Visconti : il donne l’illusion du changement pour garantir au Capital la stabilité de ses intérêts. Après une cuisante défaite aux européennes, une dissolution qui a tourné au fiasco pour ses troupes, il a aussi « oublié » d’appeler la gauche, pourtant arrivée en tête, à Matignon. Une censure plus tard, le voilà qui réplique son plan en nommant Premier ministre son soutien de la première heure, François Bayrou. Ce dernier n’a pas déçu. Après d’interminables consultations, il n’a rien changé.
Les retraites ? En renvoyant la balle aux partenaires sociaux, il anticipe un veto du patronat et prévient d’ores et déjà qu’en cas de désaccord, la réforme s’appliquera en l’état.
La Fonction publique ? Les fonctionnaires sentent encore le souffle de Kasbarian sur leur nuque. Même si le nouveau ministre est moins dans la provocation, il sera en première ligne sur le terrain des économies à réaliser, car là non plus, aucune inflexion n’est à prévoir. Dans un pays où les actionnaires se sont partagé 100 milliards en 2024, la sacro-sainte dette publique va encore servir de prétexte à fragiliser toujours plus les services publics et par ricochet les citoyens des classes populaires. Les plus précaires n’ont qu’à bien se tenir, le travail gratuit des bénéficiaires du RSA donne le ton. La politique migratoire se durcira encore pour plaire à l’extrême droite ; l’on sait pourtant depuis longtemps que calquer ses thèses la renforce au lieu de l’affaiblir.
L’Éducation encore nationale ? Les personnels sont laissés dans le brouillard, aucune annonce par exemple sur la suppression des groupes de niveaux au collège en 6ᵉ-5ᵉ, demandée par les syndicats et les familles, rien non plus sur les fermetures de classes qui seront massives à Paris.
C’est par nos mobilisations que l’on parviendra à faire bouger les lignes de ce gouvernement. Nous vous souhaitons donc une excellente année 2025, pleine de luttes gagnantes, avec un changement radical de politique.
En ce début d’année soyons plus que jamais actifs sur le terrain syndical, soyons fiers de nos valeurs, soutenons nos collègues et militants injustement déplacés « dans l’intérêt du service ». Réjouissons-nous de la réintégration sur son poste de Kaï Terrada, militant SUD, mobilisons-nous pour notre camarade martiniquais Rodrigue Petitot, en lutte contre la vie chère, et pour nos camarades de la CGT Éduc’action 42, Patrice Chapat et Julien Therrat.