La situation des Outre-mer et son traitement politique autant que médiatique sont déconcertantes. Alors que «la vie chère » et la paupérisation sont depuis longtemps dénoncées par les habitants ultramarins, ils n’ont bénéficié d’aucune politique ambitieuse pour améliorer leur quotidien et répondre à leurs besoins. L’accès à l’eau, à la santé, le scandale de le chlordécone, sont balayés par les préfets et par les gouvernements successifs, si bien que les Outre-mer sont laissés à l’abandon.
Pire encore, lorsque le 14 décembre 2024, un violent cyclone dévaste Mayotte, la première réponse du président Macron face aux Mahorais est qu’ils devraient s’estimer heureux, pourtant Mayotte est le département le plus pauvre de France. Le décalage de la réalité du quotidien mahorais (manque d’eau, d’électricité, de centres de santé, etc.) et la posture postcoloniale du président sont incontestables.
Les 221 écoles, 22 collèges et 11 lycées de Mayotte ont été impactés par le passage du cyclone et les moyens annoncés par Borne restent insuffisants, l’urgence du ministre de l’Intérieur est ailleurs : la répression de l’immigration !
La situation de Mayotte était déjà catastrophique avant l’arrivée du cyclone. D’après une étude de l’université Paris X Nanterre de février 2023, il apparait qu’a minima, entre 5 379 et 9 575 enfants non scolarisés ultramarins sont âgés de 3 à 15 ans révolus. Et si Mayotte est le seul département intégralement inscrit en réseau prioritaire, le manque de moyens s’accroît tant en termes de personnels d’éducation qualifiés que d’infrastructures.
Il est urgent de réparer les infrastructures endommagées tout en rattrapant le retard par la construction d’établissements scolaires manquants, mais aussi d’assurer le recrutement de personnels de l’éducation qualifiés pour accueillir convenablement l’ensemble des élèves scolarisables.