Convention citoyenne sur l’Éducation :

ÉNIÈME SUBTERFUGE

L’exécutif souhaite réunir des citoyens (parents, professeurs, périscolaire, collectivités locales et professionnels du tourisme) pour réfléchir à l’organisation des vacances et des temps scolaires au mois de juin, jusqu’à fin 2025. Cette convention cache les urgences auxquelles est confronté le monde éducatif et qui mettent en danger son attractivité et sa pérennité dans un contexte de privatisation brutale.
Décrocheurs, absentéistes, toujours en vacances… Le florilège contre les profs fonctionne toujours bien. Depuis Allègre en 1997 et sa volonté de « dégraisser le mammouth » jusqu’à Sarkozy en 2024, pour qui être professeur des écoles, « c’est 24 heures par semaine […] six mois de l’année […]. Entre les vacances et les week-ends… » le dénigrement est toujours virulent et l’exécutif continue de surfer sur cette vague.
En plus d’être inutile au regard des problèmes, cette convention participe du dénigrement des professeurs, car l’idée sous-jacente est que les profs sont des fainéants et leurs vacances trop longues. Or les vacances d’été sont dans la moyenne basse du reste de l’Europe.
Institution au bord du gouffre, manque de professeurs, salaires indécents malgré des revalorisations partielles et des conditions de travail dégradées, le dénigrement de ses acteurs contribue au travail de sape. Énième jeu de diversion, cette convention — et sa pensée sous-jacente — sont nuisibles en cela qu’elle porte en son sein le fruit détestable de la suspicion. À l’instar des précédentes conventions citoyennes (climat et fin de vie) il y a fort à parier que nous n’en retirerons pas grand-chose.
La CGT Éduc’action aspire à d’autres réflexions et revendications liées aux urgences : l’augmentation de tous les salaires, la titularisation des personnels et de saines conditions de travail.