Nos collègues du lycée Paul Valéry ont le sourire et on les comprend ! Après trois jours d’une grève victorieuse, ils reprennent le travail sur de nouvelles bases, avec de vraies perspectives d’amélioration de leur quotidien.
Il y a une semaine encore, leur situation semblait sans espoir. Après près de 2 années de chantier, la livraison de la partie lycée juste avant la rentrée de septembre a révélé toutes les malfaçons et erreurs de conception : cuisine étriquée, équipements sous-dimensionnés, hotte assourdissante, fuites de gaz, plonge avec ruptures dans le circuit de lavage, marche en avant non respectée, ateliers provisoires inutilisables, absence d’auto-laveuse, manque de points d’eau, de locaux techniques, de vestiaires, douche montée à l’envers, etc.De plus l’entreprise Bouygues s’est déchargée sur les agents des déménagements et du nettoyage des sols en fin de chantier, qu’elle a négligé de protéger par des bâches. Des équipements (armoires de chimie, blouses, meubles, etc) pourtant fonctionnels ont été laissés dehors, ruinés par la pluie et ont fini à la décharge…

Le métier est déjà dur, mais travailler dans ces conditions alors que beaucoup ont des restrictions médicales ? Pas possible. La santé, c’est sacré.
Les agents ont dit STOP avec l’aide de la CGT-SPERCRIF (Région) qui a déposé un préavis de grève illimité et monté une caisse de grève. Un mouvement de grève suivi par tous les agents, avec le soutien de la CGT Educ’action 75, en coordination avec FO, SUD, FSU et la FCPE.
Par deux fois, les collègues, partis en délégation à Saint-Ouen, se sont heurtés à un mur du silence, les élus régionaux refusant de les rencontrer, jugeant que les réponses avaient déjà été apportées.
Mais au troisième jour, face à une situation de blocage, le mur a cédé et les négociations véritables ont pu commencer avec les élus et les services du Pôle Lycées et des RH. Sans rentrer dans les détails techniques, les collègues ont gagné sur TOUTES leurs revendications : calendrier de réparation et de travaux, livraison des équipements, renfort de quatre postes jusqu’à la fin des travaux pour limiter la pénibilité. Et Bouygues va finir de nettoyer son chantier 😊
La CGT a aussi profité de ce mouvement pour négocier la mise en stage (titularisation) ou en CDI de cinq collègues précaires répondant aux critères d’ancienneté et ayant de bons états de service. Nous avons bon espoir !
Enfin, la CGT-SPERCRIF a également porté les revendications spécifiques des personnels de l’Éducation Nationale et obtenu des engagements là aussi de traiter tous les dysfonctionnements qui pourrissent le quotidien.
Nous restons dans l’attente des documents (plan de retrait notamment) attestant que le désamiantage a été réalisé dans le respect des protocoles en vigueur. Les collègues qui ont respiré de la poussière de chantier (signalements dans le registre SST) doivent être pleinement rassurés !
La CGT restera vigilante quant à la tenue des engagements et demande à l’Exécutif régional de rendre obligatoire la consultation des personnels lors des phases de conception et de réalisation des travaux dans les lycées : c’est une question de respect et d’efficacité du Service Public.
Bravo aux collègues pour leur détermination, ils montrent ainsi l’exemple que gagner est possible. Oui, ils ont perdu trois journées de salaire, mais pas un seul ne regrette, d’autant que la caisse de grève, alimentée par les agents du siège et des lycées, les enseignants et la CGT Éducation Paris, leur permet d’amortir le choc. Nous allons bientôt clôturer la caisse de solidarité, vous pouvez encore contribuer ici :
Enfin, nous souhaitons la bienvenue aux nombreux collègues qui ont rejoint la CGT à l’occasion de cette lutte victorieuse qui restera dans les mémoires.
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